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Post'it du Jour
29 avril 2011

Il y a 66 ans …

Le camp de Dachau (près de Munich, en Bavière) était libéré.

Au moment de la libération, l’Etat-major allemand donna l’ordre par représailles de tuer tous les prisonniers. Oskar Müller, chef du comité de résistance du camp, libéra quelques prisonniers en cachette au nom de la Croix-Rouge internationale afin qu’ils avertissent les soldats américains de l’endroit exact du camp et de l’urgence qu’il y avait à intervenir.

C’est ainsi que le 29 avril 1945, la 45° division d’infanterie de la septième Armée américaine libéra le camp.

Un spectacle atroce s’offrit aux soldats américains :

  • Des prisonniers dans un état de maigreur épouvantable
  • Des fosses communes où étaient entassés des corps déchiquetés.

Des soldats américains perdirent leur sang froid et tirèrent à bout portant sur des officiers allemands (Massacre de Dachau).

René Lévesque, ancien premier ministre du Québec, était le correspondant de guerre « américain » qui accompagnait la première patrouille qui découvrit le camp.

Le camp de Dachau fut mis en service le 31 mars 1933 sur l’ordre de Himmler.

Ce fut le premier camp de concentration important construit en Allemagne, l'un des rares construits avant la mort du président Paul von Hindenburg en 1934. Il fut tout d'abord le lieu d'internement des opposants politiques, mais il accueillit également par la suite des juifs de Bavière, des prisonniers de guerre soviétiques et des femmes ainsi que des homosexuels et Tsiganes. Chacun y connut la souffrance, la faim et y côtoya la mort. Dachau compta plus de 100 kommandos qui, avec le camp central, regroupèrent 75 000 détenus. Son existence était connue en dehors des frontières dès 1933 ( le magazine VU y consacre son numéro du 3 mai 1933, ainsi qu'au camp d'Orianenburg ) . Il était considéré par les nazis comme représentant le prototype des camps au même titre que plus tard, le camp d'Auschwitz. Ce fut le commandant Theodor Eicke qui en développa les plans. Plus tard, Eicke devint d'ailleurs inspecteur en chef de l'ensemble des camps.

Je me souviens avoir visité ce camp en 1965 et de cette inscription à l’entrée « Arbeit Macht Frei » (le travail rend libre). Même 20 ans après, il régnait un « drôle de climat » à l’intérieur de ce camp où ne subsistaient que quelques bâtiments.

Il faut sauvegarder ces vestiges et les montrer à  l’humanité en espérant que les hommes auront à  cœur que de telles atrocités ne se reproduisent plus - un vœu, bien pieux, quand on voit ce qui se passe encore sur cette pauvre planète.

Je me souviens encore des récits de mon père au sujet des pauvres rescapés qu’il put voir lors de la libération alors qu’il était STO (déporté au titre du service du travail obligatoire) à quelques kilomètres de là (voir le lien ci-contre : La vie dans les camps S.T.O) … bien des années après, il revoyait toujours ces hommes …

 

« …On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours           dachau01
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent … »

Nuit et Brouillard – Jean Ferrat

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