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Post'it du Jour
23 novembre 2012

Doit-on parler des viols ?

Pourquoi devrait-on se voiler la face ? Pourquoi appliquer la politique de l’autruche ?

Le viol est malheureusement une réalité. Aucune femme, aucun homme ne doit se retrancher derrière je ne sais quel tabou pour ne rien dire et surtout ne pas porter plainte.

Ce n’est très certainement pas évident de franchir la porte d’un commissariat en disant je viens parce que j’ai été violé(e). Mais il faut le faire.

En contrepartie, il faudrait peut-être déployer des structures plus adaptées pour recevoir les victimes.

Et les personnes devant recevoir votre plainte, ne doivent-elles pas être formées à ce genre de situation ?

Le Nouvel Observateur a permis à 313 femmes de publier un manifeste pour briser le tabou sur ce fait social qui n’épargne personne dans notre société.

Ces femmes ont été violées comme les femmes du Manifeste des 343 en 1971 avaient avorté.

Il faut donc des manifestes pour faire évoluer les lois et les mentalités !

La première signataire est Clémentine Autain qui déclare par ailleurs : « On peut dire à table, dans un dîner qu’on a été victime d’un cambriolage, qu’on a un cancer ou qu’un de nos parents est décédé mais parler du viol ça ne se fait pas».

Le viol touche une femme sur dix !!!

Et une femme sur huit ou neuf porte plainte !!!

Parmi les signataires, nous trouvons Marie-Laure de Villepin, Frédérique Hébrard, Isabelle Demongeot (qui aurait été violée durant neuf ans par son entraîneur), …

80 % des viols sont commis, oh, non point par un inconnu, un rôdeur … Non, par un proche, conjoint, père, grand-père, ami de la famille ou patron.

En conclusion, je reproduis le texte du Manifeste des 313 :

Le "Manifeste des 313" : "Je déclare avoir été violée"

"En France, une femme est violée toutes les 8 minutes. Le viol est un fait banal, massif. Il détruit physiquement et moralement. Et pourtant, il relève du tabou. On peut raconter dans un dîner entre amis ou à ses collègues de bureau que l’on a été victime d’un attentat, que l’on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. Cet acte touche à la sexualité et la suspicion n’est jamais loin. Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse.

Trop de stéréotypes entourent le viol. Dans l’imaginaire collectif, il se déroule dans une ruelle sombre et est perpétré par un inconnu physiquement menaçant. Dans la vraie vie, les violeurs sont le plus souvent connus de la victime et leur arme ressemble plus au chantage affectif qu’à un couteau, à la menace professionnelle ou financière qu’à un pistolet. Là se niche toute la complexité de ce crime qui s’inscrit dans un rapport de domination historique, celui du masculin sur le féminin.

Ne pas pouvoir dire ce que l’on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l’impunité des violeurs. Seul un viol sur huit environ fait l’objet d’une plainte. Il est temps de libérer la parole, condition sine qua non pour en finir avec le viol. Nous voulons briser le silence sur ces millions de femmes violées. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir été violée. Le dire publiquement, ensemble, est un acte politique. Ce manifeste est une interpellation des pouvoirs publics et de la société tout entière pour favoriser l’émergence de notre parole, ici et maintenant".

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