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Post'it du Jour
15 avril 2010

Une plaque commémorative ?

Voici un sujet bien épineux qui mérite, toutefois, que l'on y réfléchisse.

Rudolph Greuel, un journaliste allemand de 67 ans, souhaite qu'une plaque commémorative soit installée à Coussay les Bois, dans le Poitou. Dans ce petit village (902 habitants), 17 voire 22 soldats allemands ont été fusillés en 1944.

Rudolph a à peine connu son père, sous-officier de la Wehrmacht en France durant la Seconde Guerre mondiale. En 1987, il se rend à Coussay les Bois, pour ce qu'il appellera le "jour le plus extraordinaire" de sa vie. Il sait seulement que son père y est mort mais en ignore toutes les circonstances.

Avec l'aide de deux collègues de la Nouvelle République et d'un habitant, il retrouve des témoins et découvre le petit mur de briques qui porte l'impact des balles de cette fusillade du 9 septembre 1944.

Grâce aux travaux du "VDK" ( association populaire allemande pour l'entretien des sépultures militaires) en Allemagne, il sait que cinq corps étaient inhumés dans des tombes séparées et dix-sept dans un fosse commune. Mais, tous sont décédés le même jour de septembre 1944. Les corps ont été rapatriés depuis 1961 au cimetière militaire allemand de Huisnes sur Mer, près du Mont Saint-Michel. Alors combien ont été passés par les armes 17 ou 22 ?

Que s'est-il passé ce 9 septembre 1944? "Jamais personne n'a parlé de cette exécution sommaire, on n'en trouve trace dans aucun livre" nous précise Hervé Cannet de la République du Centre-Ouest et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à cette période. Pour lui, aucune autorité de la résistance n'aurait accepté une telle fusillade.

Nous sommes 3 mois après Oradour sur Glane (10 juin 1944). Le 19 juin 1944, des habitants du village avaient tiré sur un convoi militaire allemand qui traversait le village. Résultat : les habitants furent prirent en otage par les SS et trois maquisards furent fusillés sur la place des Ecoles.

En septembre, les 17 ou 22 allemands seront fusillés au même endroit.

Le 25 novembre 2009, Rudolph Greuel adresse sa demande de stèle commémorative au maire de Coussay les Bois.

Le conseil donnera son accord de principe. Mais, sous la pression de certains habitants et d'associations de déportés et d'anciens combattants, en février, le conseil fait marche arrière.

"Maintenant, c'est fini, on n'en parle plus", répond aujourd'hui le maire. "Le conseil a tranché tout à fait démocratiquement. Il y des gens vivants qui ont vécu ces journées difficiles".

Moi, cela me gêne et je ne suis pas d'accord. Ces hommes, je dirai même ces jeunes gens (il ne devait pas être bien âgé le père de Rudolph) n'étaient pas des S.S ... c'étaient des soldats. De plus, ils furent, à priori, tués sans autre forme de procès ... pour se venger ... pour les punir d'actes qu'ils n'avaient probablement pas commis.

65 ans après, à l'heure de l'Europe, on refuse une plaque. Ne saura t'on jamais pardonner? Avons-nous donc toujours eu une attitude exemplaire ... je ne le pense pas (jetons un coup d'oeil sur notre comportement durant la guerre d'Algérie) ... mais, dans le village, peut être que certains connaissent la véritable histoire et qu'ils craignent que le fait d'apposer une plaque aiguise certaines curiosités.

Non, autant je trouve que le conseil, en 2009, a eu une attitude responsable autant je refuse son retour en arrière.

Ne confondons pas les allemands (civils ou militaires) avec les S.S et nazis. Arrêtons ces amalgames primaires.

Et n'oublions pas cette citation de Juan Donoso Cortes

"Un soldat est un esclave en uniforme"

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