« L’origine du monde » aurait-elle un visage ?
Vous connaissez cette toile de Courbet qui a fait tant et tant jaser.
Ne jouez pas au ou à la petite prude … Vous vous êtes, surtout vous messieurs, intéressés à ce tableau représentant dans ses moindres détails, le sexe d’une femme.
Le hasard a fait que la semaine dernière, j’ai pu visiter le musée d’Orsay avec un conférencier. C’est tout naturellement que nous nous sommes arrêtés devant « L’origine du monde ».
Notre guide nous a bien évidemment parlé de son premier propriétaire : le diplomate turc Khalil-Bey qui la tenait cachée derrière un rideau vert dans un petit cabinet jouxtant son hamann. Jacques Lacan en fut le dernier acquéreur avant que le musée d’Orsay n’en devienne le propriétaire.
C’était la version de la fin janvier.
Et ne voilà-t-il pas qu’un amateur d’art en visite chez un antiquaire eut le coup de foudre, en 2010, pour une toile anonyme représentant la tête renversée d'une femme, brune, aux traits empourprés. Il l'achète, 1 400 euros, multiplie les recherches pour déterminer sa genèse, consulte des experts... et se persuade que cette tête est celle du modèle de « L'origine du monde ».
Un spécialiste de Courbet, Jean-Jacques Fernier pense que le puissant tableau peint en 1866 a été découpé dans un nu plus large représentant une femme étendant les bras.
Pourquoi avoir découpé le tableau ? L’explication serait simple : à cette époque, il était impensable de vendre un tel tableau érotique.
Mais qui serait cette belle inconnue ? En fait, ce serait Joanna Hiferman. Courbet aurait eu une aventure avec cette charmante « demoiselle » qui est d'ailleurs le sujet de la toile "Jo, la belle Irlandaise", sur laquelle on la voit peignant ses longs cheveux - roux... - devant un miroir.
Alors ? Beaucoup d’experts restent perplexes …
Je ne suis pas un expert mais je pense que le tableau perdrait très certainement de sa "force" si la dame avait un visage car le sujet n'est pas là.
Et si notre amateur d’art recherchait tout simplement à faire monter les prix de sa « croûte » ?
Si cela s’avérait exact, le portait pourrait se négocier aux environs de 40 millions d’euros.
Comme disent nos amis anglo-saxons : « Wait and see ».