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Post'it du Jour
27 mars 2013

Chinua Achebe nous a quittés.

Je viens seulement de prendre connaissance de l’article de Pierre Haski, sur Rue89, intitulé ‘Mort de Chinua Achebe, l’écrivain qui « fait tomber les murs des prisons »

J’avoue que jusqu’à ce jour j’ignorais qui était Chinua Achebe.

Il est né au Nigéria. Romancier et poète, il débute avec Le monde s'effondre (Things Fall Apart) qui est, avec Le Malaise (Not Longer at Ease), son œuvre principale.

Il est l’un des pères de la littérature et de la poésie africaine moderne.

L’un de ses romans les plus connus est « Anthills of the Savannah » (« Les Termitières de la savane », en français). Un livre dont l’africaniste britannique Richard Dowden a dit :

« Toute personne dirigeant ou sur le point de diriger un Etat africain devrait lire ce livre. Comme nous tous. Il fait ressurgir l’humanité dans un monde dans lequel nous craignions qu’elle n’existe plus. »

Ce roman met en scène « la résistance d’un petit clan d’intellectuels dans un pays africain sous la coupe de l’un de leurs amis qui a progressivement pris les habits d’un tyran ».

Chinua Achebe disait de lui : « Je suis un écrivain de la protestation »

En 1983, il publie un petit essai intitulé « The Trouble for Nigeria » (Fourth Dimension Publishers, Lagos), qui commence sans prendre de gants :

« Le problème du Nigeria est purement et simplement un problème de leadership. Il n’y a rien de mal avec le caractère nigérian. Il n’y a rien de mal avec la terre nigériane, son eau, son air, son climat ou quoi que ce soit d’autre. Le problème du Nigeria est le manque de volonté, ou de capacité de ses dirigeants à se hisser au niveau de leurs responsabilités et à celui de l’exemple individuel qui sont la marque du vrai leadership. »

Son roman « Le Monde s’effondre » est l’un des tout premiers romans contemporains africains à « donner une voix » au continent noir comme l’ont dit les critiques à l’époque.

Cette année-là, le Nigéria connut des coups d’Etat, et des vengeances ethniques dont les Ibos, surreprésentés dans l’élite du pays car plus éduqués, sont les premières victimes. Trente mille Ibos sont massacrés en quelques jours dans de véritables pogroms, et Chinua Achebe se réfugie avec sa famille dans sa région d’origine, comme beaucoup d’autres.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, se déchire, implose. Chinua Achebe se rallie à la cause du Biafra, cet Etat sécessionniste dont il écrit dans ses Mémoires que c’est le Nigeria qui l’a chassé plus qu’il n’a lui-même voulu en sortir.

Chinua Achebe rédigera le texte fondateur du Biafra, et effectuera de nombreuses missions internationales pour tenter de briser l’isolement du jeune Etat sécessionniste.

Il ne reniera pas son engagement, mais montrera à quel point l’utopie biafraise était mort-née face au cynisme international (Harold Wilson, alors premier ministre travailliste britannique en étant le sommet) et aux contradictions locales.

Nelson Mandela, qui avait eu accès à ses livres en prison,  a déclaré un jour :

« Chinua Achebe est un écrivain dont la fréquentation fait tomber les murs des prisons ».

Je terminerai par ce témoignage trouvé sur un site de vente de livres :

« Ce premier roman de Chinua Achebe vous mettra l'eau à la bouche pour 2 autres que je vous recommande également: "No Longer at Ease" et surtout "Arrow of God". Chinua Achebe est à la culture Ibo ce que Wole Soyinka est aux Yoroubas, au roman ce que Soyinka est au théatre... mais lui est moins connu. Lisez son œuvre! »

Il date de 2002. Je ne sais si l’on trouve encore ces livres … peut-être, en fouillant dans les rayons des bibliothèques … Je pense qu’ils sont à découvrir.

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