Alain Mimoun nous a quittés
Ce grand athlète qui a vu le jour un premier janvier à El Telagh vient de nous quitter.
De son vrai nom Ali Mimoun Ould Kacha avait découvert la course à pied lors de son service militaire effectué chez les tirailleurs algériens.
Sa carrière sportive aurait pu être définitivement stoppée à Monte Cassino en 1944. En effet, sa jambe gauche fut atteinte par plusieurs éclats d’obus. Fort heureusement, un chirurgien a réussi à lui sauver.
En 1947, il a 26 ans. Il remporte son premier titre national. Et l’année suivante, il se classera deuxième, derrière une autre légende, Zatopek, aux 10 000 m aux J.O de Londres.
A Helsinki, en 1952, il sera encore second sur 5 000 et 10 000.
Il devra attendre, encore 4 ans, en 1956 (il aura 35 ans) pour atteindre la plus haute marche du podium.
C’était à Melbourne au marathon, la suprême épreuve qui clôture les J.O.
Il était seul en tête dès la mi-course.
Laissons-le-nous raconter sa fin de course :
« Le coup de marteau, ça a été autour du 30e km. Les cinq minutes les plus dures, plus difficiles que tout le marathon. Je m'insultais 'fainéant, tu ne vas pas lâcher maintenant'. Je pensais à ma mère, à ma femme, à ma fille qui venait de naître »
À l'arrivée, Mimoun se précipite vers son ami Zatopek : « Tu ne me félicites pas Emil ? ». Sixième à l'arrivée et complètement exténué, Zatopek pensait que Mihalic était le vainqueur. Son visage s'éclaira quand Mimoun lui annonça la nouvelle. Il se mit alors au garde à vous, retira sa casquette, et félicita le vainqueur : « Alain, je suis heureux pour toi ». Et ils s'enlacèrent pendant de longues secondes. C'était la dernière fois que ces deux-là s'alignaient sur la même course.
Jusqu'à peu, il courait toujours de dix à quinze kilomètres par jour.
Une légende du sport vient de nous quitter.