Simone Veil à l'Académie

Jeudi dernier, Quai Conti, avait lieu un évènement qui mérite toute notre attention.

Mme Simone Veil devenait la sixième femme à porter l'habit vert. Et oui, en France, seulement six femmes furent ou sont membres de l'Académie Française - 6 femmes depuis 1635. La première, je l'évoquais récemment, fut Marguerite Youcenar, élue sous la Coupole en 1980. Ensuite, ce fut le tour de :

• Jacqueline de Romilly en 1988
• Hélène Carière d'Encausse en 1990,
• Florence Delay en 2000
• Assia Djebar en 2005

Simone Veil a connu un parcours exceptionnel :

• Déportée avec sa famille au camp d'Auschwitz-Birkenau (1944 - 1945)
• Première femme secrétaire générale du Conseil Supérieur de la Magistrature (1970 - 1974)
• Ministre de la Santé (1974 - 1979) : elle fait adopter la loi dépénalisant l'avortement
• Présidente du Parlement Européen (1979 - 1982)
• Députée européenne (1984 - 1993)
• Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville (1993 - 1995)
• Membre du Conseil Constitutionnel (1998 - 2007)
• Elue à l'Académie en remplacement de Pierre Messmer (2008)

Politiquement, on peut ne pas être d'accord avec toutes ses prises de position mais n'oublions pas ses principaux combats.

En féministe convaincue, elle déplora, récemment, qu'il n'y ait plus qu'une seule femme au Conseil Constitutionnel.

Cette humaniste, femme politique, militante européenne, a toujours milité pour la reconnaissance du rôle des Justes durant la Deuxième Guerre Mondiale. Dans son livre "Une vie", elle écrira : "Les vrais amis, pour moi, ce sont ceux des camps".

Et, surtout, n'oublions pas ce magnifique combat (que j'ai évoqué en janvier 2009) qu'elle mena pour la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Combat durant lequel, elle dut affronter des débats agressifs où rien ne lui fut épargné même de la part de ses "amis politiques".

N'oublions pas que certains n'hésitèrent pas à comparer l'IVG à la chambre à gaz.