L’emploi du temps de nos écoliers

C’est parti …. Une nouvelle réforme est en marche. Elle devrait corriger les erreurs des réformes précédentes surtout celle qui a instauré la semaine des 4 jours.

Quelle absurdité que ces 4 jours de classe avec un emploi du temps tout aussi chargé !!!

A l’époque nous fûmes un certain nombre à dire non mais le tourisme, la tranquillité (d’ailleurs toute relative) des parents, les week-ends de certains enseignants avaient gain de cause sur le bien être des enfants.

Que nous propose-t-on ?

Six semaines de vacances au lieu des huit existantes : les vacances d’été seront communes pour tous entre le 13 juillet et 16 août mais les départs et les retours dépendront des zones comme pour les petites vacances (sauf Noël)

Le nombre d’heures de cours sera inchangé mais de ce fait il s’étalera sur 38 semaines au lieu de 35 comme aujourd’hui. Les enfants n’auront que 5 heures (6 pour les 4° et 3°) par jour avec une heure et demie de pause pour déjeuner et il est prévu une à deux heures d’accompagnement.

Tout cela devrait voir le jour à la rentrée 2013.

Le projet est certes alléchant mais qui va prendre en charge (financièrement) ces heures d’accompagnement ? Les collectivités territoriales ? Et comment vont faire les communes ou départements défavorisés ? Le fossé ne va t’il pas encore plus se creuser ?

Il y a quelques chose qui me surprend quand même … C’est le nombre d’heures de cours nécessaires pour former nos petits français contre celui constaté en moyenne en Europe :

• En primaire : 913 contre 802 soit plus de 14 %
• Au collège : 1060 contre 928 soit plus de 14 %
• Au lycée : 1142 contre 977 soit plus 17 %.

Nos petits français auraient-ils la tête plus dure ou alors on veut en faire des encyclopédies vivantes ou encore notre système n’est pas fameux ?

Il faudrait peut-être se pencher sur le sujet.

Je ne peux terminer sans m’indigner envers certaines réactions où l’on voit que pour certaines personnes l’intérêt des enfants passe bien après le leur ou celui des professions qu’ils représentent :

Une professeure est contre car en six semaines elle ne pourra pas partir aussi loin en vacances … »la pôvre »!!!

Un père de famille y voit un côté positif : la gestion de la période des vacances … peu lui importe le reste.

Quant au Président du réseau national des destinations départementales (un professionnel du tourisme en quelque sorte), il n’est pas hypocrite du tout !
Dans le journal Métro, il annonce : « ce rapport parvient à concilier l’intérêt des enfants – qui est notre priorité – et le nôtre. » et il enchaîne ensuite sur différents points très importants pour les enfants, jugez-en : « l’allongement à deux semaines des vacances de la Toussaint n’est pas pour nous une bonne nouvelle puisque les familles partent peu à cette période ». Voilà qui est dit !!!

Je crains fort qu’à l’arrivée la dite réforme soit encore une ….. Réformette

Comments

[Sceptique]

Dans le "Monde" daté des 3 et 4 Juillet, p.19, un courrier de lecteur, intitulé "le bon et le mauvais oeil", résume parfaitement la malfaisance du "pédagogisme" qui a sévi, et qui sévit encore dans nos écoles primaires, et qui est à l'origine des inégalités entre élèves issus des classes populaires, et ceux des classes aisées et instruites "à la mode d'entan", capables de compenser les insuffisances de l'enseignement public.
C'est à ce problème que toute la société doit avoir le courage de s'opposer, de refuser la dictature des auteurs de ce dérapage. Toutes les autres recettes seront vaines.

[Sceptique]

L'évolution de la société doit être prise en compte. Les besoins des familles en termes de vacances, courtes ou longues, ceux des professionnels du tourisme, doivent être pris en compte. L'échec de la semaine de 4 jours est du, s'il est vérifié partout, au fait qu'elle a été instituée à volume égal du programme.
Ce dernier comporte beaucoup d'enseignements "extra-scolaires", qui font vivre des entrepreneurs de transport, aussi, mais dont on peut douter qu'il en reste beaucoup. La tâche de l'enseignement primaire c'est l'apprentissage des fondamentaux, lecture, écriture, orthographe et grammaire, calcul. Ce sont les "outils" qui permettront d'aller plus haut, ou de réparer les effets d'un refus scolaire.