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Post'it du Jour
22 septembre 2011

On va tuer impunément un homme !!!

A l’heure où j’écris ce billet Troy Davis a peut être déjà été assassiné. Oui, je dis bien assassiné et cela au nom de la Justice.

Ce n’est pas grave. Il est noir et il « aurait » tué un policier blanc.

L’état de Géorgie aux Etats-Unis n’a pas encore aboli la peine de mort. Alors …

Troy Davis a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre d’un policier blanc qu’il n’a peut être pas commis. Mais rien n’y fait. Malgré les recours auprès des juridictions locales ou de la Cour suprême, il y a très peu de chance que l’exécution par injection soit commuée en prison à vie.

L’exécution a en principe eu lieu hier soir en présence de la veuve et des enfants de la victime. Quel spectacle ! Il ne faudrait pas le rater ! Cela va leur rendre leur époux, leur père … Non.

Davis a 42 ans et cela fait 20 ans qu’il est dans le couloir de la MORT. 20 ans dans le couloir de la MORT.

Des personnalités comme Jimmy Carter, Benoit XVI ou Susan Sarandon le soutiennent … En vain.

Robert Badinter a prévenu : « Si demain on l'exécute, ce sera une tache sur la justice des Etats-Unis »

Martine Aubry a jugé "effarant" que "l'on puisse décider qu'un homme puisse être exécuté par la main d'une autre homme".

Lors du procès, neuf témoins ont désigné Troy Davis comme l'auteur du coup de feu mais l'arme du crime n'a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n'a été relevée. Depuis, sept témoins se sont rétractés.

La Cour suprême avait offert au condamné la possibilité, en 2009, de bénéficier d'une nouvelle audience. Plusieurs témoins avaient raconté, sans convaincre le juge fédéral, comment la police les avait persuadés à l'époque de désigner le jeune Noir.

L'Etat de Géorgie a procédé à 51 exécutions depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis en 1976 et seules sept grâces ont été accordées depuis lors.

Comment en 2011 peut-on TUER un homme au nom de la justice ? J’appelle cela de la vengeance.

Comment des femmes et des hommes peuvent-ils décider de la mort d’un homme surtout que dans le cas présent  il subsiste beaucoup de zones d’ombre quant à sa culpabilité.

Quand vous lirez ce billet, peut-être aurons une agréable surprise : les voix de la sagesse se seront faites entendre … peut-être

« Mais qu’est-ce donc que l’exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? » Albert Camus

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Commentaires
S
Oui, c'est une séquelle de la barbarie de l'homme. Elle est allée de soi pendant longtemps, et ce sont les erreurs judiciaires patentes qui ont pesé le plus pour y faire renoncer. J'ai le souvenir d'une citation de Paul Valéry sur ce sujet: "Que messieurs les assassins commencent!" Difficile de trouver des arguments contre ça.<br /> L'abolition de la peine de mort, ajoutée à la possibilité d'appel des jugements des Cours d'Assises (pas si ancienne), améliore les chances d'une meilleure justice.<br /> Le peuple n'est pas toujours enclin à la clémence, ou simplement au doute. Cette évolution a toujours été rendue possible par les penseurs.
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