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21 septembre 2010

21 septembre 1920 : Démission de Paul Deschanel

Oh, on les connaît peu ces Présidents de la III° République. Alors, en ce 21 septembre 2010, faisons un petit retour en arrière en évoquant Paul Deschanel.

Paul Deschanel est le onzième Président et Nicolas Sarkozy est le vingt-troisième.

Paul Deschanel est né le 13 février 1855 à Schaerbeek (Bruxelles) et est décédé le 28 avril 1922 à Paris.

Il sera successivement député d’Eure et Loir (Nogent le Rotrou) de 1885 à 1920 et président de la Chambre des députés de 1898 à 1902 et de 1912 à 1920, Président de la République du 18 février au 21 septembre 1920 et sénateur de 1920 à sa mort. Il fut élu à l’Académie Française le 18 mai 1899.

Pourquoi est-il né en Belgique ? Tout simplement parce que son père comme les républicains de l’époque fut contrait à l’exil suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851. Il aura Victor Hugo comme parrain spirituel.

Il reviendra en France en 1859 suite à l’amnistie promulguée par Napoléon III. C’est un enfant « intelligent mais bavard, agité et dissipé ». Il obtiendra son baccalauréat de lettres le 10 août 1871 et sa licence le 4 novembre de la même année.

Il épousera Germaine Brice de Viel en 1901 et ils auront trois enfants : Renée-Antoinette, Jean qui fut député dans la même circonscription que son père mais sa carrière fut rapidement stoppée (il vota la loi donnant les pleins pouvoirs à Pétain) et Louis-Paul (mort pour la France au premier jour de l’invasion allemande).

En 1877, le ministre de l’Intérieur, Emile Deshayes de Marcère, nomme de nouveaux sous-préfets dont Paul Deschanel qui officiera à Dreux, Brest et Meaux.

Jeune député, il accusera Clémenceau d’être mouillé par le scandale de Panama. Clémenceau le provoquera en duel à l’épée. Deschanel reculera à deux reprises et se fera même toucher.

Il sera élu député et son action sera très marquée par les convictions paternelles. Sa carrière sera marquée par : liberté de réunion, liberté d’association, liberté de conscience, séparation de l’Eglise et de l’Etat, instruction gratuite, laïque et obligatoire ….

Il battra Clémenceau lors du vote préparatoire de l’élection présidentielle par 408 voix contre 389.

Mais, très rapidement, il sera victime de dépression et de surmenage. Ces détracteurs mettront en doute ses capacités à gouverner. Lui, il accepte les pouvoirs d’Alexandre Millerand, son Président du Conseil. Ce dernier, d’ailleurs, n’entend pas se limiter à un rôle honorifique et œuvra pour obtenir de réels pouvoirs. Vous imaginez qui vous savez sans pouvoir …

Le 23 mai 1920, il se penchera à la fenêtre du train le menant à Montbrison et chutera. Rien de bien grave mais imaginez les chansonniers. Très vite, les mauvaises langues évoqueront des troubles mentaux …. En Septembre de la même année, il aurait été vu presque nu en train de se baigner dans une pièce d’eau du château de Rambouillet

La charge était lourde, sa famille recevait des menaces de mort et était souvent loin de lui, il dut se prononcer sur une condamnation à mort alors qu’il y était farouchement opposé.

Tout cela fit qu’il présenta sa démission le 21 septembre 1920 à Alexandre Millerand qui lui succéda.

« Mon état de santé ne me permet plus d'assumer les hautes fonctions dont votre confiance m'avait investi »

Il séjournera dans une maison de repos et sera élu sénateur d’Eure et Loir, le 9 janvier 1921, et occupera le siège de président de la commission des Affaires étrangères du Sénat en janvier 1922.

Les personnes le côtoyant ne relevèrent pas le moindre signe de démence. Il était, contrairement à ce que pouvaient dirent ses détracteurs, en pleine possession de ses moyens intellectuels quand il entama sa seconde carrière. Malheureusement, il fut victime d’une pleurésie et s’éteindra dans son sommeil le 28 avril 1922

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