Dans quel monde vivons-nous ?
Je veux parler du monde des entreprises.
J’appartiens à un grand groupe mais, je pensais avoir de la chance. Je suis, pour le moment, dans une petite structure : une filiale de 200 personnes environ constituée aux trois-quarts d’ingénieurs ou cadres.
Naïvement, l’on pouvait espérer que le côté humain subsisterait comme j’avais pu le connaître il y a encore très peu d’années. Et bien, non c’est fini. Vous n’êtes plus rien. On ne vous connaît plus. On vous ignore.
Non, je délire. On vous connaît le jour où l’on a besoin de vous.
Ce jour, on se souvient même de votre prénom sinon …
Le directeur, quand il vous croise, il vous salue. Etrange comportement ! J’oubliais, il approche de la retraite, lui aussi et a conservé quelques vieilles habitudes stupides comme dire bonjour.
Nous avons un super Directeur des Ressources Humaines. Et bien, ce garçon, il doit avoir des problèmes de vue car il ne vous voit pas !!!! C’est vrai qu’il fait de sacrées enjambées ….
Son assistante, qui s'occupe entre autres des relations humaines, elle est merveilleuse ... L'autre jour, au cours d'une réunion générale, elle nous parla de méthodes de travail, de management ... "Il faut positiver mais surtout au lieu d'envoyer un mail - ce truc froid et anonyme - il faut privilégier le téléphone ou un petit déplacement". Alors pourquoi, quand on la croise, cette jeune dame nous ignore t'elle?
Allez, je vide mon sac, vous allez dire et bien oui je continue avec deux autres personnages
Notre chère directrice des études (dont j’ai l’immense privilège de dépendre), vous pouvez la croiser n’importe où et bien cette dame ne voit que ses pieds sauf quelques rares privilégiés (enfin, est-ce un privilège ?). Il me semblait (quel vieux machin, je suis !!) qu’un bon chef se devait de connaître ses « troupes » et de les saluer.
Le deuxième, c’est monsieur « qualité », il marche droit comme un « I ». Comme dirait ma grand-mère, il doit avoir un manche à balai dans le …. L’autre jour, j’étais avec deux collègues dont l’un se trouve être notre responsable. Nous l’avons croisé. Et bien, ce monsieur s’est tourné vers notre « chef » et l’a gratifié d’un bonjour « Jean-Luc ». Nous sommes restés stupéfaits, sans réaction …. Heureusement car nous aurions pu le remercier par un ….
Par contre, il y a quelques jours, je me suis fait plaisir. A la cantine (oh pardon, au restaurant d’entreprise), ne voilà t’il pas notre cher « quality-man » accompagné d’un autre directeur (nous sommes à peine 200 mais ne manquons pas de directeurs, responsables de …). L’autre directeur, une exception au regard de tous les autres, est humain. Il a le sens du contact. Quand un membre de son équipe vient à partir (en retraite ou suite à une mutation), François (tel est son prénom) se déplace et participe à la mise en place du pot contrairement aux autres qui ne vont pas s’abaisser à ces « sauteries ».
Donc, je croise François avec « quality-man » et là, je ne pus m’empêcher en serrant la main que François me tendait avec un grand sourire, de le gratifier d’un « Bonjour François, comment vas-tu ?» bien sonore. L’autre nous a toisés du haut de son mètre quatre vingt et des poussières.
Combien de directeurs ou responsables quand ils traversent notre cher open-space osent seulement dire un bonjour à la cantonade ? Très peu…
Par contre cela ne les dérange pas de venir directement à vous et de vous dire « Alors, Michel comment ça va ? ». En d’autres termes, "peux tu arrêter ce que tu fais actuellement, j’ai quelque chose à te demander".
Voilà le monde où nous vivons. Ah ! tout le monde s’appelle par son prénom et se tutoie … mais c’est tout !!!